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Le 10° mois de la 2o année (768), le grand maître de la doctrine Ko kasiwade-no Oodaï oka (Chen tchhin Ta kieou) représenta au Daïri que l'empereur de la Chine ayant conféré à Confucius (Kó si) le titre de Boun sen ó (Wen siuan wang), le même titre devait lui être donné au Japon. Cette proposition fut agréée.

A la 11 lune, on éleva pour la première fois un autel pour sacrifier au Kassiga daï miosin (Tchhun jy chin), ou esprit du soleil du printemps; et sur la montagne de Mi kassa yama (San lý chan), dans la province de Yamato, on offrit des sacrifices aux dieux Také Ikatsouki-no mikoto (Wou loui ming), Ama-no yane-no mikoto (Thian eul wo ken ming), Ifafi o-no mikoto (Thsi tchu ming), et à Fimé daï sin (Ki ta chin).

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Le 1 mois de la 3o année (769), Do kiô fut logé dans l'intérieur du palais impérial, au pavillon occidental (Seï kiou); tous les officiers d'un inférang rieur au Daïsin le servaient.

Le 2 mois, l'impératrice alla voir le Sadaïsin Nagate et l'Oudaïsin Kibino Mabi.

Naï sin o (Naï thsing wang), reine de Fouwa (Poù pho), sœur cadette de l'impératrice, avait été mariée à Siwo Saki-no o. Celui-ci ayant été mis à mort, son fils conspira, à la 3o lune, avec Fi-no o Sighesi maro (Ho chang Chy tchi ma liu) pour assassiner l'impératrice; mais le complot fut découvert. Naï sin o fut chassé de la capitale, et Sighesi maro exilé dans la province de Tosa. Le 9 mois, Da saï fou-no Aso maro (Ta tsai fou O tseng ma liu) avait dit à Do kio : « Le dieu Ousa Fatsman m'est apparu en songe, et m'a annoncé si tu deviens Daïri, l'empire jouira d'un repos perpétuel. » Do kiô rapporta cette conversation à l'impératrice, qui lui répondit que, quoiqu'elle fît beaucoup de cas de lui, elle n'avait pas le droit de l'élever à cette dignité, mais qu'elle consulterait le dieu Fatsman et agirait suivant sa décision. Elle fit donc venir Waké-no Kiyo maro (Ho khi Thsing ma liu), et lui dit : « Le dieu « Fatsman daïsin qui m'est apparu en songe, m'a ordonné de t'envoyer à Ousa, « afin de le consulter sur l'élection d'un Dairi : va-s-y, et rapporte-moi sa réponse. »

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Avant de partir, Waké-no Kiyo maro se présenta chez Do kiô, qui, ayant fait retirer tout le monde, lui raconta que l'impératrice avait l'intention de consulter le dieu Fatsman daïsin sur son élévation à la place de Daïri; qu'ainsi il devait lui apporter pour réponse que tel était en effet le desir de la divinité. Il lui promit qu'aussitôt qu'il serait Daïri, il le ferait Daïsin, et lui confierait l'administration de l'empire; le menaçant au contraire de le punir, s'il faisait un rapport défavorable à ses vues. Il lui jeta en même temps un regard sévère, et mit la main sur son sabre pour l'effrayer.

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Sur la route, vers le temple d'Ousa Fatsman, Kiyo maro considéra que, quelle fût la réponse du dieu, l'affaire était de la plus grande importance pour l'empire, et qu'elle méritait pour cette raison d'être mûrement pesée. Il résolut donc de supplier le dieu, avec la plus grande ferveur, de lui communiquer distinctement sa volonté. Dans cette intention, il entra dans le temple, où le dieu lui apparut en effet dans l'ombre. Il était haut de trente tsió (tchang, ou toises de dix pieds), et jetait un éclat comme la pleine lune. Kiyo maro se prosterna devant lui. Le dieu lui dit : « Dans notre empire, depuis la dynastie des esprits célestes, et sous leurs descendans, nul être qui n'était pas de leur «< souche n'a jamais été honoré de la dignité impériale. Il était donc inutile de venir ici. Retourne sur tes pas; tu n'as rien à craindre de Do kiô. » Kiyo maro grava profondément cette réponse dans sa mémoire, regagna la capitale et se présenta chez l'impératrice. Do kiô était avec elle pour apprendre le résultat de la mission de Kiyo maro. Celui-ci rendit fidèlement la réponse de Fatsman, qui avait manifesté son improbation de Do kiô; l'impératrice jugea de même que l'élévation de celui-ci serait insensée. Sur quoi Do kiô devint furieux : ses yeux étincelèrent, ses veines se gonflèrent, son visage était tantôt bleu, tantôt rouge; il respirait à peine ; et regardant fixement Kiyo maro, il s'écria : « La réponse que tu prétends avoir été donnée par le dieu, tu l'as inventée; tu es un imposteur. » Il voulut le faire mettre à mort, mais l'impératrice s'y opposa. Dans sa rage, il fit couper les tendons des pieds à Kiyo maro, changea son nom en Kegasi maro (Weï ma liu) ou le Maro sale, et le bannit à Osoumi. Il avait le dessein de le faire massacrer en route; mais un orage affreux, accompagné de tonnerre et d'éclairs, éclata; et l'impératrice, ayant appris son projet, lui défendit sévèrement de le mettre à exécution.

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Kiyo maro ne pouvant plus marcher, parce que ses tendons étaient coupés, se fit porter au temple d'Ousa Fatsman, implora son secours, et fut guéri instantanément, au grand étonnement de ceux qui l'accompagnaient. Fousiwara-no Momoka (Theng yuan Pě tchhouan), dont le pays dépendait du Figo, envisageant Kiyo maro comme un homme probe et un serviteur fidèle, partagea ses biens avec lui.

A la 10° lune, les élèves de l'école de Da saï fou (Ta tsaï fou) furent en état de lire les Go ghió (Ou king) ou cinq livres classiques de la Chine; à leur requête, limpératrice leur fit présent des livres Szu ki, Han chou, Heou han chou, San kouě tchi et Tsin chou1.

Le 2o mois de la 4° année (770), l'impératrice se rendit au palais d'Oughi

(1) Ce sont des livres historiques de la Chine. - KL.

no miya (Yeou ki koung) dans la province de Kawatsi. Do kiô lui servit quelques plats extraordinaires.

Elle revint le 4 mois à la résidence; au 6o, elle tomba très-malade, et aucun remède n'eut d'effet; tout espoir de la voir guérir s'évanouit. Do kiô en fut enchanté, car il se flattait de lui succéder.

L'impératrice mourut à la 8 lune, âgée de 53 ans. La dernière fois elle avait régné 6 ans, la première 10 ans ; ainsi elle a occupé le trône en tout 16 ans.

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Le Sadaïsin Fousiwara-no Nagate et l'Oudaïsin Kibi-no mabi délibérérent lequel des princes du sang impérial lui succéderait; mais ils n'en purent trouver aucun qui fût capable. Alors Fousiwara-no Momoka et Fousiwara-no Yosi tsougou proposèrent Sira kabe-no ó (Pě pу wang); il fut proclamé empereur. Do kio, qui habitait auprès de la sépulture de Siô tok ten o, fut exilé à la province Simotske, où il devint prêtre du temple du génie qui préside aux remèdes. C'était en effet un homme pervers, qui avait tâché de s'emparer du trône, et auquel l'impératrice Siô tok, par une trop grande cléavait laissé la vie. Il y mourut quelques années après. Waké-no Kiyo

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Kwo nin ten o (Kouan jin thian houang), nommé auparavant Sirakabé-na o, était petit-fils de Ten tsi ten o, et fils de Siki-no o si (Chi ki houang tsu). Pendant le règne de Siô mou et de Siô tok ten o, il exerça les fonctions de Daï nagon. Il devint Daïri à l'âge de 62 ans, par l'appui de Nagate et de Momoka. Dans les troubles de l'année cyclique Jin chin (672), Otomo-no osi ayant été tué et Tenbou proclamé Daïri, les parens de Ten tsi furent peu respectés; à l'élévation de Kwo nin, ils recouvrèrent leur ancienne splendeur. L'empereur prit pour titre honorifique des années de son règne celui de Fó kiï (Pao kouei) ou tortue précieuse.

A la 10° lune de la 1 année, le Sadaïsin Fousiwara-no Nagate fut élevé du second au premier rang de la première classe. Ce rang, le plus éminent dans l'empire, n'avait été accordé qu'à Tatsibana-no Moroyé et à Iémisi-no Osikatsou; eux et Nagaté en furent seuls gratifiés durant leur vie. Quoique Fou

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siwara-no Mousi maro eût été le premier qui l'eût obtenu, ce ne fut son lit de mort; dans la suite, il ne fut plus conféré qu'après la mort. Le 11 mois, le Daïri honora son père Siki-no o si du titre posthume de Ta wara-no o si (Thian yuan houang tsu).

Le 12o, il fit présent à Nagate de deux cents matsi carrés de terre labourable, dans la province de Yamasiro.

A la 2o lune de la 2o année (771), le Sadaïsin Nagate mourut âgé de 58 ans; il était petit-fils de Tan kaï ko et fils de Fousa Saki.

Le 5o mois, l'Oudaïsin Kibi-no Mabi se retira entièrement du service. Daï naka tomi-no Kiyo maro (Ta tchoung tchhin Thsing ma liu) devint Oudaïsin, et Fousiwara-no Yosi tsougou (Theng yuan Liang ki) fut créé Naïsin.

Le 11 mois, l'empereur fit le pélerinage Daï sió yé (Ta tchhang hoei), il alla d'abord à You ki (Yeou ki), dans la province Mikawa, puis à Sou ki (Siu khi), dans celle d'Inaba. Chaque Daïri est tenu de s'en acquitter une fois dans sa vie 1.

La 3° année (772), un envoyé du royaume de Bok kaï (Phoŭ haï), nommé Itsi man fouk (I wan fou), arriva et apporta le tribut. Sa lettre de créance était rédigée dans des termes peu respectueux. On lui adressa des remontrances sévères, il demanda pardon, et fut renvoyé avec une lettre en réponse.

I-no wou-no naï sin o (Tsing chang neï thsin wang), une des épouses de l'empereur, avait un fils nommé Tado-no sin o (Tha hou thsin wang), que le Daïri voulut choisir pour successeur. Le fils aîné du monarque était Yama-no bou-no sin o (Chan pou thsin wang). Le Sanghi Fousiwara-no Momoka insista pour que ce prince succédât au Daïri; ce qui causa une dispute entre l'empereur et l'impératrice. Celle-ci résolut alors d'empoisonner le Daïri, pour faire monter son fils sur le trône. Momoka découvrit la trame, et en informa le Daïri; la mère et le fils furent dégradés. L'empereur tint alors conseil pour délibérer sur le choix entre ses fils. Momoka soutenait que Yama-no bou-no sin o, comme l'aîné, avait le plus de droits à devenir Taïsi. Le Daïri préféra de faire monter sur le trône sa fille Miki fito-no naï sin o (Thsieou jin neï thsin wang). Fousiwara-noTama nari représenta que la mère de Yama-no bou-no sin o étant une femme de basse extraction, son fils ne devait pas succéder, et proposa le second prince impérial Fiye da-no sin o (Pi thian thsin wang). Momoka répliqua que la haute ou la basse naissance de la mère ne devait avoir aucune influence dans le choix d'un successeur. Le Daïri était embarrassé ; Momoka,

(1) Ce pélerinage fut introduit par le 40o Daïri Ten bou ten o. C'est une tâche bien pénible, puisque l'empereur est obligé, le 11e mois, de se

baigner de grand matin dans l'eau froide, et d'y faire en même temps ses prières.— KL.

observant son irrésolution, en fut si indigné, qu'il grinça des dents, déclara qu'il ne ne fermerait pas les paupières de quarante jours, et qu'il ne bougerait pas de devant le palais avant que Yama-no bou-no sin o si fût déclaré Taïsi. Le Daïri s'apercevant de sa mauvaise humeur, consentit à la fin à ce qu'il desirait. Le Sanghi Fousiwara-no Momoka était très-respecté à cause de sa grande probité. Tado-no sin o et sa mère moururent peu d'années après; la tradition prétend que l'ame de celle-ci passa dans le corps d'un dragon (rioó rió, ling

loung). Kibi-no daïsin 1 mourut à la 10o lune de la 6a année (775), âgé de 82 ans. A la 11, les peuples barbares du pays de Mouts se soulevèrent : le Daïri y envoya Ofan-no Sourouga maro (Ta pan Tsu ho ma liu), commandant général des places fortes de la frontière. Ce général prit d'assaut leur principale forteresse, et rétablit la tranquillité. Le Daïri le fit complimenter sur ce beau fait d'armes.

Le 1 mois de la 8° année (777), le Naïsin Fousiwara-no Yosi tsougou fut avancé au rang de Nadaïsin, emploi qui n'est inférieur que d'un degré à celui d'Oudaïsin.

Dans la même année, le Daïri nomma Saïki-no Imaghe fito (Tsio pě Kin mao jin) premier, et Ono-no Isine (Siao ye Chy ken) second ambassadeur en Chine. En chemin, le premier fit semblant d'être indisposé, et resta en route; l'autre prit sa place et s'embarqua.

Sous le règne de Kô ken ten o, Fousiwara-no Seïga, envoyé à la Chine comme ambassadeur extraordinaire, y était resté. A différentes reprises, des navires avaient été expédiés pour le ramener; mais l'empereur des Thang, qui l'aimait beaucoup, ne voulut jamais consentir à son départ. Cette fois le Daïri lui envoya un ordre par écrit, auquel il n'obtempéra pas non plus. Il était fils de

Fousa saki.

Sous le règne de Ghen sio ten o, Abé-no Naka maro (A pou Tchoung ma liu) avait été en Chine avec Kibi-no daïsin. A cette nouvelle ambassade, il fut nommé Fi sio kan (Py chou kian), ou premier secrétaire, et l'on changea son nom en celui de Tseou kaou ou Tscou keï (Tchao heng, ou Tchao hiang) : il était fort lié avec les célèbres lettres chinois Ri fak (Li pě), Ghi man (Weï wan), et Oghi (Wang weï). Lorsqu'il fut sur le point de retourner au Japon, il composa une chanson dans laquelle il décrit son départ de Men siou (Ming tcheou) 2, port de Chine, son arrivée en vue des côtes du Japon dans les

(1) Voyez page 65, note 2.

(2)州明 Ming tcheon était le nom que

parages

portait, sous les Thang, la ville actuelle de Ning pho fou dans la province de Tche kiang. — KL.

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