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noncent Khi pi, mais en japonais, Ke fi. Tsou-na ka s'appelle à présent Tsourouga (Tsiun ho).

Ce Daïri régna 68 ans et mourut à l'âge de 120 ans.

XI. DAÏRI 皇天仁垂 SEÌ NIN TEN O.

(De l'an 29 avant J. C. à l'an 70 après cette époque.)

SEÏ NIN TEN O (Tchhoui jin thian houang), fils de Soui zin, avait pour mère Mima ki fimé (Yu kian tchhing ki), fille d'Ofiko-no mikoto (Ta yan ming). Il résida dans le palais de Tama ki-no miya (Tchu tchhing koung), à Maki moukou (Tchhen hiang), ville de la province de Yamato.

Un ambassadeur du royaume de Sinra (Sin lo), nommé Ama-no fio ko (Thian jy thsang), vint apporter des présens consistant en miroirs, jade oriental (tama; en chinois, yu), sabres, coutelas et autres choses précieuses. L'épouse (kisaki) du Daïri fut Sawo fimé (Hiă hoei ki); le frère aîné de cette princesse, nommé Sawo fiko (Hiă hoei yan), ayant l'intention de se révolter, persuada à sa sœur de l'assister dans son dessein : à cet effet, il lui remit un glaive pour tuer le Daïri. La reine s'y refusa d'abord; enfin elle promit de faire ce qu'il demandait et prit l'arme. Peu de temps après, le Daïri s'étant endormi la tête appuyée sur les genoux de sa femme, elle fut tentée de le tuer; mais, craignant de commettre ce crime, elle se mit à pleurer, et une larme tomba sur la joue de l'empereur. Celui-ci rêvait qu'un petit serpent d'une belle couleur s'entortillait autour de son cou; il s'éveilla, et, voyant sa femme en pleurs, la força de lui en dire la cause; elle finit par l'avouer. Le Daïri la consola en disant que son frère seul était criminel. Il envoya aussitôt le grand général Koûdzouke-no Ya tsou na da (Chang mao ye Pă kang thian) pour combattre Sawo fiko: celui-ci s'était construit avec des sacs de riz un retranchement derrière lequel il se défendit. Sa sœur, se reprochant de l'avoir plongé dans le malheur, alla le trouver, avec son enfant dans les bras, pour périr avec lui; Ya tsou na da lui arracha l'enfant : elle entra dans le retranchement et embrassa son frère; à l'instant, on mit le feu de tous les

(1) Sin lo en chinois, et Sin ra ou Si raki en japonais, est le nom d'un royaume qui a existé dans la partie orientale de la Corée. Son premier fondateur, Hě kiu chi, vécut vers l'an 57 avant notre ère. Il résida dans le pays des Tchhing han, dans la province actuelle de Khing chan. Le titre honorifique qu'il donna à sa dynastie fut Siu fa lo. A la vingt-deuxième génération,

sous le règne de Tchi tching wang, le nom du royaume fut changé en Sin lo. Auparavant, il avait aussi été appelé Szu lo ou Szu lou. Ce royaume a subsisté jusque dans la première moitié du xe siècle après J. C., époque à laquelle il fut conquis par les rois de la seconde. dynastie de Kao li ou Korai. KL.

côtés, et tous deux y perdirent la vie. L'enfant de cette princesse fut muet jusqu'à l'âge de trente ans : il arriva alors qu'une oie sauvage (kougoui; en chinois, ho) passa au-dessus de sa tête en poussant des cris; aussitôt il s'écria, Qu'est-ce que c'est que cela?» au grand étonnement de ceux qui étaient avec lui.

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Il y avait dans ce temps-là deux hommes d'une force supérieure : l'un, nommé Tafema-no kouyé faya (Tang ma kiuě sou), demeurait dans la province de Yamato; et l'autre, nommé Nomi-no soukouné (Yé kian sou ni), dans celle d'Idzoumo. Le Daïri les fit venir pour lutter devant lui. Le premier se cassa la jambe et mourut; l'autre fut gratifié d'un petit terrain et d'une pension, et resta dans la capitale. Il fut l'inventeur des poupées de terre glaise et d'autres bagatelles. Il fut nommé intendant des travaux publics; et cette dignité resta à ses fils, ses petits-fils et à leurs descendans, dont la famille porta le nom de Taka fara (Kouan yuan chi). C'est à cette époque que l'art de lutter1 a commencé au Japon.

L'empereur confia le gouvernement aux cinq ministres Take nou kawa wake (Wou thing tchhouan pie), Fiko kouni foukou (Yan kouě thsỹ), O ka sima (Ta lou tao), Ioutsiné (Chỷ thsian ken) et Tahi-fi ( Wou jy ).

Dans la vingt-cinquième année de son règne (l'an 5 avant J. C.), à la troisième lune, ce Daïri chargea sa fille cadette Yamato fimé (Wo ki) de bâtir un temple en l'honneur de Ten sio dai sin, sur les bords de la rivière de Goyou sou gawa (Ou chy ling tchhouan), dans la province d'Izé, et de s'y établir comme prêtresse. C'est de cette époque que date l'emploi des femmes comme prêtresses 2, emploi auquel on donne le titre de Saïkoú (Tchai koung).

Dans la quatre-vingt-sixième année du règne de ce Daïri (57 de J. C.), une ambassade partit, pour la première fois, du Japon, pour un royaume étranger : elle fut envoyée en Chine, à l'empereur Kó bou kỏ teï (Kouang wou houang ti), de la dynastie de Go kan (Heou han), où elle arriva dans la dernière année du règne de ce prince.

Ce Daïri mourut à l'âge de 140 ans, après en avoir régné 99. Sous son règne, l'empire jouit d'une grande tranquillité.

(1) On trouve par-tout, dans le Japon, des lutteurs. La plupart des princes ont les plus fameux à leur service; ils s'en font accompagner dans leurs voyages. KL.

(2) Parmi le grand nombre de prêtres attachés au service des temples de la province d'Izé, on trouve toujours une fille de Daïri comme prêtresse, et portant le titre de Saï koû. Si le

Daïri n'a pas de fille, il envoie une de celles du Kouanbak, ou de quelqu'un de ses proches parens, qui portent tous le titre de Sin o sama. Actuellement un fils du Daïri occupe constamment la dignité de grand-prêtre à Niko, lieu de la sépulture des Siogoun de la dynastie régnante. Un autre de ses fils remplit la place de grand-prêtre à Quye no, à Iédo. On les désigne

XII. DAÏRI 皇天行景 KEŤ KÖ TEN O.

(De 71 à 150 après J. C.)

KEÏ Kô TEN O (King hing ten o) était fils de Sei nin; sa mère fut Fi wa sou fimé (Jỹ ye tso yuan), fille de Tamba-no mitsé nousi (Tan pho tao tchu), l'un des quatre gouverneurs de l'empire.

Le Daïri ayant été établi sur le trône, parcourut la province de Mino (Meï noung); étant arrivé dans celle de Yamato, il y bâtit, à Maki makou (Chen hiang), le palais de Fi siro-no mia (Jỹ tai koung), ou de la famille du soleil. Alors les Oso (Hioung sỹ)', dans le pays de Tsoukousi (Tchou tsu), ayant fait mine de se révolter, le Daïri marcha contre eux. Il se rendit d'abord dans la province de Souwoû (Tcheou fang), conquise par Kami ka si fimé (Chin hia ki yuan), femme d'un grand courage, et qui commandait une armée très-nombreuse : elle se soumit à l'empereur, qui alla ensuite dans la province de Bouzen (Fung tsian), où il tua la grande araignée de terre Tsoutsi koumo (Thou tchi tchu), qui avait son nid dans la caverne d'un rocher 2; puis il passa à la province de Fiouga (Jỹ hiang), et y éleva le palais Takaya-no miya (Kao chý koung). Il y fit venir la fille de Ya so takerou (Pă chỹ hiao szu), grand général des Oso, et la prit pour concubine. Il lui persuada de l'assister dans son entreprise; ce qu'elle fit en enivrant son père dans cet état, le Daïri le tua de sa propre main. Dans ce temps, les pêcheurs présentèrent à l'empereur le poisson faraga (fou tchhy yu), qui est fort rare 3.

:

Ce prince resta pendant six ans dans le Fiouga; il fit le tour du pays de Tsoukouzi. S'étant endormi une nuit dans sa barque, elle échoua; il

tous deux
par le titre de Miya sama, puisqu'il
n'est pas permis de prononcer leur nom. —KL.
(1)Hioung sy en chinois, et, selon

la prononciation japonaise, O so, signifie les
descendans de la famille noble des ours : c'étaient
vraisemblablement des vassaux tributaires de
l'empire. - KL.

(2) Il est souvent question, dans l'histoire japonaise, d'araignées de terre. Dans la seconde année de ZIN MOU TEN O, il y en avait une près de l'endroit où l'on bâtit après la ville de Katsoura ki; elle avait le corps court et les pieds

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s'éveilla et aperçut du feu tout autour de lui. Son bateau étant remis à flot, il donna à ce pays le nom de Fi-no kouni (Ho kouě), ou royaume du Feu: il comprend les deux provinces actuelles de Fizen et de Figo. Dans ce temps, le dieu du temple de l'Aso apparut à l'empereur sous une forme humaine; puis le Daïri retourna dans le Yamato.

Quelques années après, les Oso se révoltèrent encore. L'empereur y envoya une armée sous le commandement de son fils O ousou-no mikoto. Ce prince, qui n'était âgé que de seize ans, avait déjà dix pieds de hauteur ; il était si fort, qu'il levait facilement un de ces grands vases appelés kanafe (ting) dont on se sert dans les sacrifices.

Le grand général d'Oso, Kawa kami Takerou (Tchhouan chang Hiao szu), se divertissait à table avec ses amis; le prince (mikoto) se déguisa en femme et vint les trouver. Kawa kami, frappé de sa beauté, et le prenant pour une femme, l'amena chez lui et lui donna une chambre à coucher. Pendant la nuit, lorsque tout fut tranquille, le prince tira de sa manche un glaive, et, étant entré dans l'appartement de Kawa kami, il lui enfonça le fer dans la poitrine. Kawa kami, s'éveillant avec effroi, s'écria : « Qui est là? » Le fils du Daïri se fit connaître; alors Kawa kami lui dit : « Dans tout le Tsoukouzi, il n'y a personne qui m'égale en force ni en courage; toi qui me prives « de la vie, tu dois porter à l'avenir le nom de Yamato take-no mikoto (Jy « pen wou tsun), ou le Prince des guerriers du Japon. » Puis il expira. Ce prince extermina toute la famille de Kawa kami, rétablit la paix dans le pays, et retourna ensuite au Yamato. C'est de cette époque que date, au Japon, le titre de Take-no mikoto (Prince des guerriers ).

Bientôt après, une autre révolte fut excitée par les Yébis 1 ou barbares de la partie orientale de l'empire. Le Daïri chargea Oo ousou-no o si (Ta toui houang tsu), frère aîné du Prince des guerriers du Japon, d'aller

(1) Yébis, en chinois 1, signifie barbares. C'est ainsi que les Japonais appellent les anciens habitans de leur pays, avant qu'il fût civilisé par Zin mou. Mais long-temps après ce fondateur de la monarchie japonaise, la partie orientale de la grande île de Nipon était encore

habitée par les Yébis non civilisés et connus sous le nom de

夷東 Atsouma Yébis (Toung i),

ou barbares de la région orientale. Le général Fatsman taro combattit, sous le règne du Dairi FORI KA TEN O (en 1087 de J. C.), pendant neuf ans, contre les Atsouma Yébis de la province d'Oo

siou. Outre cette guerre avec eux, les annales japonaises font souvent mention d'autres qui ont eu lieu avant et après cette époque. Encore aujourd'hui les Japonais de la partie occidentale de l'empire donnent aux habitans de Iédo le sobriquet d'Atsouma Yébis. Les anciens aborigènes du Japon ne différaient peut-être pas beaucoup des Ainos de nos jours, qui habitent le léso, l'île de Tarrakaï (mal-à-propos nom

mée Saghalien sur nos cartes) et les Kouriles.

Ce peuple est également désigné au Japon par le nom de Yébis ou barbares. — KL.

(2) D'après la grande Encyclopédie japo

l'étouffer. Oo ousou avait d'abord fait beaucoup de bravades ; mais quand il fallut marcher, il eut peur et se cacha. Alors le Prince des guerriers du Japon eut le commandement. Avant de partir pour les pays orientaux, il alla au temple Daï zin goû (Ta chin koung), dans l'Izé, où Yamato fimé (Wo ki), fille du Daïri précédent, était prêtresse : elle lui fit cadeau d'un sabre précieux. Il se mit en route et arriva dans le Sourouga (Tsiun ho). Pendant qu'il chassait les cerfs dans une plaine, les Yébis mirent par-tout le feu à l'herbe pour brûler le prince; mais celui-ci tira le sabre précieux, coupa l'herbe, et l'alluma du côté des ennemis, afin de les incommoder par les flammes que le vent poussait contre eux. Alors ce sabre reçut le nom de Kousa nagi-no kin (Thsao tchhi kian), ou le sabre qui fauche l'herbe. De là le prince se mit en route pour la province de Sagami (Siang mo). Sur la mer de Katsousa (Chang tsoung)2, une forte tempête l'assaillit et lui fit courir un grand danger. Tatsibanafi fimé (Kiŭ yuan), l'une de ses femmes en second, croyant le dieu marin Riou zin (Loung chin) irrité contre lui, se jeta dans la mer pour l'apaiser; en effet, la tempête se dissipa.

Dès que le prince eut mis pied à terre, il fit la il fit la guerre dans l'Osiou ou Mitsi-no kou-no kouni (Loŭ ngao), passa dans l'Iéso (Hia i) et l'assujettit. De là il marcha vers la province de Fitats (Tchhang loŭ), traversa la montagne Tsoukou ba yama (Tchoŭ pho chan), et poussa jusque dans le Kaï (Kiă fi). Ensuite il fit le tour des provinces de Mousadz (Wou tsang) et de Kôtsouke (Chang yé), où il gagna les hauteurs par la montée d'Ousou fi toghé (Toui jÿ pan), d'où il eut une belle vue vers l'est et le sud. Se rappelant alors le dévouement de Tatsibanafi fimé, il s'écria, avec un profond soupir,« Akatsouma!» (c'est-à-dire, ma femme!) C'est pourquoi les provinces orientales de l'empire reçurent le nom d'Atsouma ou le Pays des femmes. Il chargea ensuite Kibi-no take fiko (Ký pi wou yan), général en second de son armée, de parcourir les provinces septentrionales, et se dirigea vers le Sina no et le Mino, où Take fiko, qui s'était déjà acquitté de sa commission, vint à sa rencontre. Il partit de là pour l'Owari; il y fit un long séjour, et épousa Miya sou fimé (Koung tsing yuan).

Ayant appris qu'il y avait sur le mont I bouki-no yama (Tan tchhoui chan)3, dans la province Oomi, un génie malfaisant, il y alla et grimpa sur cette montagne. Le génie, ayant pris la forme d'un grand serpent, se tint comme

naise, Wo han san thsai thou hoei, ces deux princes étaient jumeaux.- KL.

(1) Cette mer est peu éloignée de lédo.— KL.

(2) Le nom de cette montagne signifie montagne qui crache du fiel; elle est située dans le district de Kouri moto, province d'Oomi. - KL.

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