Sivut kuvina
PDF
ePub

cipaux marchés du pays d'où elle est importée, et dans l'état où celle marchandise y est achetée où vendue pour être exportée aux Etats-Unis ou consignée aux Etats-Unis pour y être vendue, y compris la valeur de tous cartons, caisses, boites, sacs el enveloppes de toute espèce et tous autres frais, charges et dépenses nécessaires pour mettre la marchandise en état, tout emballée pour être expédiée aux Etats-Unis ; et si l'on se sert pour envelopper ou maintenir la marchandise importée, qui est libre de droit ou sujette à un taux de droit spécifique, d'un article matériel autre que les enveloppes ordinaires ou nécessaires pour envelopper ou maintenir ce genre de marchandise, il sera perçu et collecté sur cet article matériel un droit ou taux auquel ce même article serait sujet s'il était importé séparément. Les mots << valeur » ou « valeur vénale actuelle », toutes les fois qu'ils sont employés dans la présente loi ou dans toute loi relative à l'évaluation des marchandises importées, devront être interprétés comme signifiant la valeur vénale actuelle ou le prix actuel de gros, comme ils sont ici définis,

Le bill Mac Kinley, adopté par la Chambre des représentants, a été envoyé au Sénat, dont le comité des finances en poursuit encore l'examen.

Une délégation des importateurs de dry goods (étoffes, toiles, etc.), à NewYork, s'est rendue le 5 février à Washington où elle a eu une conférence avec le comité. Plusieurs sénateurs ont déclaré qu'ils avaient pris en bonne part les observations présentées par la délégation, tant sur les points de droit que sur ceux de fait, et que le bill sera amendé de façon à tenir compte des desiderata du commerce d'importation.

Le commerce français s'est justement ému du bill Mac Kinley. Les chambres de commerce de Paris, de Lyon et de Roubaix ont déjà protesté. Des réclamations analogues se sont produites en Suisse et en Allemagne.

FRANCE

Déclaration du nouveau Ministère

Le ministère Tirard ayant donné sa démission à la suite du vote du Sénat sur la question des rapports commerciaux avec la Turquie (v. plus bas p. 74) un nouveau Cabinet a été formé sous la présidence de M. de Freycinet, qui reste ministre de la guerre. M. Ribot a le portefeuille des Affaires étrangères. Voici la déclaration ministérielle lue dans les deux Chambres le 18 mars.

Messieurs,

Le cabinet qui se présente devant vous a le vif sentiment de sa responsabilité et il a conscience des devoirs que lui impose la confiance du Président de la République.

Pour les remplir dignement, il réclame de vous un concours qui, il l'espère, ne lui fera pas défaut.

Pénétrés des vœux que le pays a formulés dans une récente consultation solennelle, nous entendons y conformer scrupuleusement notre conduite.

Dans l'ordre politique, nous saurons, comme nos prédécesseurs, défendre énergiquement non-seulement les institutions républicaines, mais l'ensemble de l'œuvre démocratique que nous devons aux législatures antérieures.

Nous faisons un appel également cordial à toutes les fractions du parti républicain. Nous chercherons à en grouper en faisceau toutes les forces. Nous n'excluons personne; nous accueillerons, sur le terrain républicain, toutes les bonnes volontés qui s'y donneront rendez-vous pour travailler de concert avec nous au développement des réformes économiques et sociales, qui sont, dans notre pensée, les conséquences même du régime que la France a adopté.

Nous arriverons ainsi à la fondation de cette République large, ouverte,

tolérante et paisible qui est l'état définitif et le terme désiré des luttes que nous traversons.

Le pays a affirmé sa volonté de renouveler les bases de son régime douanier. Il attend, non sans impatience, l'expiration des traités de commerce qui nous lient encore à diverses nations, et il compte qu'à partir du 1er janvier 1892 il sera entièrement maître de la fixation de ses tarifs. I leur demandera, après une étude réfléchie, une protection plus efficace de l'agriculture et du travail national.

Le gouvernement s'associe franchement à cette pensée.

Il prendra ses mesures pour qu'à la date fixée rien n'entrave la liberté du Parlement, même à l'égard de la nation amie dont les rapports commerciaux avec la France ont fait dernièrement l'objet des délibérations du Sénat.

Messieurs, nous sommes à une époque de transformation sociale, où la condition des travailleurs est justement l'objet de préoccupations nouvelles.

Le premier devoir des pouvoirs publics est de se tourner vers ces populations laborieuses et de leur faciliter le passage à une situation meilleure. Aucun gouvernement aujourd'hui, même le plus éloigné par sa forme de la constitution démocratique, ne saurait échapper à ce devoir. La République française, plus que toute autre, est tenue de s'en inspirer. Nous nous appliquerons, en ce qui nous concerne, à seconder vos bienveillantes intentions.

Nous préparerons et nous vous proposerons à bref délai des lois ayant pour but de développer l'assistance, la prévoyance, l'esprit de mutualité, en un mot, tous les éléments d'une amélioration progressive du sort des travailleurs et de la sécurité donnée à leurs vieux jours.

Nous ne croyons pas nécessaire d'entrer dans un programme détaillé et d'énumérer des projets que les événements condamnent parfois à n'avoir été que des promesses. Vous nous jugerez à nos actes. Nous visons à être un gouvernement dans la véritable acception du terme.

Un gouvernement n'a pas seulement à faire exécuter les lois au dedans et à faire respecter la France au dehors. Son action doit s'exercer dans toutes les manifestations de la vie nationale. Il faut que partout le citoyon sente que la marche des affaires publiques n'est pas livrée au hasard, mais qu'elle obéit à une impulsion fermé et soutenue.

Il faut qu'ici même la majorité parlementaire sache qu'elle a devant elle des conseillers naturels, prêts à faire connaitre leur opinion sur toutes les questions qui s'agitent et ne craignant pas de se mettre à sa tête pour introduire l'ordre et la méthode dans ses travaux.

Ce gouvernement, nous pouvons l'être; il dépend de vous que nous le devenions, en nous accordant votre confiance. Nous croyons la mériter par notre bonne volonté, notre résolution, notre désir du progrès et notre dévouement à la France et à la République,

Le Journal officiel a, sous la date du 19 mars, publié la note suivante : Son Excellence M. l'ambassadeur de Sa Majesté Britannique à Paris a adressé au Gouvernement de la République, le 15 février dernier, la notification prévue par l'article 6 de la déclaration conclue entre la France et l'Angleterre, le 23 octobre 1889, relativement au sauvetage des navires naufragés sur les côtes des deux Etats, pour rendre les stipulations de cette déclaration applicables anx colonies britanniques du Canada et de Terre-Neuve.

Acle a été donné de cette déclaration à Son Excellence M. le comte Lytton.

La situation des Etablissements français à la côte des Esclaves. Elle a été l'objet d'une discussion à la Chambre des Députés, dans la séance

du 8 mars.

M. François Deloncle. Messieurs, je demande à la Chambre la permission de poser une question à M. le sous-secrétaire d'Etat aux colonies sur la situation des établissements français à la côte des Esclaves.

En présence des dernières nouvelles de cette région, il paraît urgent que M. le sous-secrétaire d'Etat veuille bien apporter à la tribune toutes les informations dont il dispose et nous dire surtout quelles mesures il a prises et comple prendre pour défendre la vie et les biens de nos nationaux et protégés, sur la côte des Esclaves, contre l'attaque inévitable des bandes du Dahomey.

M. Etienne, sous-secrétaire d'Etat aux colonies. Messieurs, avant de répondre au point précis que vise la question de l'honorable M. François Deloncle, je demande la permission à la Chambre de lui fournir quelques explications préliminaires sur la situation de la France dans le golfe de Benin.

Il faut remonter bien avant dans notre histoire pour retrouver la trace de nos relations avec le roi de Dahomey.

mes

C'est, en effet, vers l'année 1364, au xiv siècle... (interruptions) sieurs, ce ne sera pas aussi long que vous semblez le redouter -. que des hardis navigateurs, visitant la côte occidentale d'Afrique, construisent un fort à Whyda, pour y abriter leurs personnes et leurs denrées; une garnison y est installée et maintenue jusqu'à la fin du xvin siècle. Durant cette longue période, nos rapports avec le Dahomey sont exclusivement commerciaux. Il faut atteindre l'année 1851 pour trouver un véritable traité qui lie le Dahomey à la France.

Les bases du traité sont les suivantes : les Français ont le droit de commercer dans toutes les villes du royaume, et le roi du Dahomey confirme la cession du terrain sur lequel est construit le fort de Whyda et en fixe les limites. En outre, les Français sont tenus à assister à de certaines coutumes, et, quand on parle de coutumes dans ce pays-là, cela veut dire des sacrifices humains. Plusieurs membres. - C'est une horreur!

M. le sous-secrétaire d'Etat. Voilà les termes du traité de 1851. Ce traité a été exécuté sans protestation de part et d'autre et il faut croire que les deux nations en ont été très satisfaites, puisqu'en 1868 intervient un nouveau traité par lequel le roi du Dahomey fait cession complète à la France du territoire de Kotonou. La France prend possession de ce point les autorités dahoméennes continuent toutefois à administrer le territoire et à percevoir les droits de douane.

En 1878, un troisième traité est conclu, qui confirme la cession du territoire de Kotonou et qui donne à la France le droit de percevoir elle-même les taxes de douane. Certains avantages sont en outre accordés aux Français ils sont affranchis de cette horrible coutume d'avoir à assister aux sacrifices humains. Entre temps, nous avions renouvelé en 1883 notre traité de protectorat avec le roi de Porto-Novo, dont le territoire est contigu an royaume du Dahomey. Telle est notre situation nettement établie sur la côte des Esclaves.

Il semblait donc que rien ne devait troubler les rapports existant entre la France et le Dahomey. Mais cependant le roi du Dahomey conteste aujourd'hui la validité de nos traités, il nous adresse des réclamations, il nous déclare qu'il n'a jamais entendu céder un point quelconque de son royaume à la France; il nous invite à lui restituer son bien, à disparaitre, et il nous signifie, en outre, qu'il ne veut, en aucun cas, reconnaitre notre protectorat sur le royaume de Porto-Novo; il nous dit que le roi de Porto-Novo, le roi Tofa est son vassal, et que nous n'avons aucun droit d'établir notre protectorat sur ce pays, qui dépend de son royaume.

Nous n'avons pas tenu grand compte de ces menaces; nous avons pensé qu'elles n'étaient dictées que par le désir de faire un peu de bruit, un peu de tapage, de se signaler aux yeux de ses sujets par une attitude outrecuidante, et nous ne nous y sommes pas arrêtés.

Mais le roi du Dahomey n'a pas tardé à passer de la menace aux actes. Au mois d'avril dernier, il jette sur le territoire de Porto Novo, sur le royaume de

notre protégé, ses bandes armées; il pille et incendie les villages, et opère une razzia comprenant environ un millier d'hommes, femmes et enfants: il en vend une partie à des étrangers, qui se trouvent là pour les acheter, et il massacre le reste. Nous aurions pu à ce moment réprimer l'acte criminel que venait de commettre le roi Gléglé.

Nous avons attendu, et, phénomène bizarre! c'est le roi Gléglé lui-même qui ose faire entendre de nouvelles plaintes; il nous déclare que c'est de propos délibéré qu'il a envahi le territoire du roi de Porto-Novo, parce qu'il n'admet pas que ce roi soit notre protégé, et il nous prévient que si, d'une part, nous ne renonçons pas à ce protectorat, si, d'autre part, nous n'évacuous pas le territoire de Kotonou, il reviendra au mois de mars prochain. Vous allez voir qu'il a en effet tenu parole.

En présence de cette situation, nous avons pensé qu'il était utile de prendre des mesures. Nous avons envoyé auprès du roi notre lieutenant-gouverneur des rivières du Sud et dépendances, M. Bayol.

M. Bayol, qui a une longue expérience des choses d'Afrique, qui s'est signalé dans toutes ses explorations par une attitude absolument pacifique, qui a joui de la considération générale dans le corps qu'il a quitté déjà depuis longtemps, le corps de la marine, qui a toujours été un vaillant serviteur de son pays, M. Bayol s'est rendu dans la capitale du roi du Dahomey, et on peut dire qu'il a été plutôt le prisonnier que l'hôte du roi Gléglé.

Pendant trente-trois jours, il est resté en face de spectacles horribles, obligé d'assister chaque jour à de véritables égorgements, voyant devant lui, pour fêter le roi, des centaines d'hommes et de femmes égorgés comme du bétail. Ce hideux spectacle, qui se renouvelait chaque jour, a fini par produire sur son esprit, ce qui était naturel, un tel trouble qu'il est tombé malade. Cependant il a eu assez d'énergie pour demander au roi une explication décisive. I lui a indiqué que les traités que la France avait passés et au bas desquels se trouve sa signature devaient être reconnus et respectés, du moment qu'ils étaient signés par les représentants du roi. Il a ajouté que, le royaume de Porto-Novo s'étant placé de son plein gré sous notre protectorat, nous voulions rester maitres chez nous. Nous lui disions toutefois que si la question d'argent pouvait le gener, nous étions tout prêts à tranformer les droits de douane qu'il prélève à Kotonon en une rente annuelle. La réponse du roi fut violente et insolente.

Il dit à M. Payol qu'il n'avait qu'à lui répéter ce qu'il avait déjà déclaré, que notre territoire de Kotonou lui appartenait et que nous devions l'évacuer; il nous demanda, en outre, de renoncer au protectorat sur Porto-Novo, et même de lui livrer nous-mêmes le roi Tofa.

M. Bayol, voyant ses efforts vains et inutiles, a rejoint la côte après de très grandes difficultés et a attendu les évènements. Au bout de quelques jours il apprend que le roi Kondo, qui venait de succéder au roi Gléglé, mort quelques jours après le départ de notre gouverneur, réunissait des contingents considérables, et c'est alors qu'il nous a fait connaitre la situation.

Il nous demanda de songer aux nationaux et aux étrangers qui se trouvent sur la côte des Esclaves; nous l'avons alors invité à nous faire connaitre quel est l'effectif de troupes qui lui est nécessaire, et il nous répond que, pour sauvegarder la vie et les biens de nos nationaux, il lui faudrait deux compaguies de tirailleurs sénégalais. Nous lui en avons envoyé trois; ces trois compagnies, arrivées à Kotonou, ont pu débarquer rapidement, et, dès le lendemain matin, à cinq heures, nos troupes étaient attaquées.

Je me demande, messieurs, si le Gouvernement, comme j'ai pu le lire quelque part, était resté absolument inactif, si devant les menaces brutales et violentes du roi Gléglé il n'avait pas envoyé sur cette côte les renforts nécessaires pour protéger et nos nationaux et les étrangers dont nous avons la charge, je le répète, je me demande quelle serait aujourd'hui notre situation.

Nos factorerics incendiées, les Français et les étrangers égorgés, tel cût été le résultat de notre inaction ou même d'un simple atermoie.neat.

Et alors, quelle n'eût pas été la terrible responsabilité que nous aurions encourue!

Nos troupes, à Kotonou, ont repoussé les différents assauts qu'elles ont eu à subir; elles les ont repoussés, je n'ai pas besoin de le dire, victorieusement, grâce à la bravoure de ces troupes et à l'intrépidité de leur vaillant chef, le commandant Terrillon. Le roi Gléglé a envoyé tous ses contingents, et tout porte à croire qu'il a tenté un grand effort.

Malheureusement, nous avons eu à déplorer un triste évènement qui est fait pour nous donner de vives inquiétudes : des Français et des Européens se trouvant à Whyda port qui appartient au roi du Dahomey et non à la France, — malgré les avertissements de M. Bayol qui les avait invités à quitter le pays et à venir se réfugier sous la protection de nos troupes à Kotonou, sont restés à Whyda.

Ils se sont crus en sécurité parce qu'ils avaient la parole d'un traitant métis qui se prétend à tort, j'en suis certain, sujet portugais; se confiant dans les promesses de ce traitant confident et ami du roi du Dahomey, ils comptaient sans doute que leur vie ne courait aucun danger.

Ils se sont malheureusement trompés; dans la nuit, ils ont été attirés hors de leur demeure, garrottés et emmenés prisonniers.

Telle est la série de faits que je devais, messieurs, vous faire connaître.

La Chambre voit qu'à l'heure actuelle le Gouvernement n'a accompli que son devoir le plus strict. Il avait la responsabilité de la vie de ses nationaux et des Européens établis sur la côte, la responsabilité du drapeau français planté à Kolonou; il a défendu la vie de ses nationaux et des autres commerçants et fail respecter son drapeau.

Si, après les défaites qui ont été infligées au roi du Dahomey, nous n'avons pas complète et entière satisfaction, si nos traités ne sont pas reconnus et respectés, si notre protectorat sur le royaume de Porto Novo n'est pas également reconnu et respecté, il faudra prendre des mesures plus énergiques. Nous avons la résolution, non pas d'entreprendre une conquête, mais d'infliger à notre adversaire une leçon telle que la question soit complètement et définitivement réglée. (Très bien! très bien! sur divers bancs.) Nous demanderons alors à la Chambre, non pas de faire de petits efforts successifs, mais un effort vigoureux et décisif. (Très bien ! très bien! sur les mêmes bancs.)

Nous avons le sentiment que là où les intérêts français sont en jeu, il faut savoir les sauvegarder, que là où flotte le pavillon national, nul ne peut y toucher. (Applaudissements sur un grand nombre de bancs.)

M. François Deloncle. Je remercie M. le sous-secrétaire d'Etat de ses déclarations s nettes dout notre patriotisme prend acte avec confiance. (Très bien! très bien !)

Nous croyons utile de rapporter les Traités qui existent actuellement entre la France et le Dahomey :

Traité d'amitié et de commerce, conclu à Abomé le 1er juillet 1851, entre la France et le Roi du Dahomey

S. M. le Roi du Dahomey, voulant resserrer les liens d'amitié qui unissent depuis des siècles sa nation à la nation Française, a conclu le Traité qui suit avec l'officier chargé des pleins pouvoirs de M. le Président de la République française:

Article premier.

Moyennant les droits et coutumes usités jusqu'à ce jour, et stipulés dans l'article ci-après, le Roi du Dahomey assure toute protection et liberté du commerce aux Français qui voudront s'établir dans son royaume.

« EdellinenJatka »